La théorie de la Gestalt, née au début du XXe siècle, est une approche fascinante de la psychologie qui explore comment nous percevons et comprenons le monde qui nous entoure.

Son postulat fondamental, « le tout est bien plus que la somme des parties« , remet en question notre compréhension traditionnelle de la perception.

La théorie de la Gestalt, ou « Gestalt theorie, trouve ses origines dans l’Allemagne du début du XXe siècle. Elle est née en réaction à l’approche structuraliste de la psychologie, qui décomposait la perception et la pensée en leurs éléments constitutifs les plus simples (les parties, les éléments isolés). Les psychologues de la Gestalt, en revanche, étaient intéressés par la manière dont les gens perçoivent et comprennent les ensembles organisés, dans leur globalité. Ils ont introduit plusieurs principes, tels que la proximité, la similitude et la fermeture, pour expliquer ces perceptions.

Max Wertheimer a mené une expérience fondatrice qui a fondé la théorie Gelstat, il s’agit de l’effet phi. L’effet phi est une illusion de mouvement créée par la présentation rapide de deux images fixes à des endroits légèrement différents. En 1912, Wertheimer a publié une recherche sur cette illusion, qui est devenue la base de la théorie de la Gestalt.

Les expériences de Wolfgang Köhler

Wolfgang Köhler a mené une série d’expériences, principalement avec des chimpanzés, pour étudier leur capacité à résoudre des problèmes.

Dans l’une de ses expériences les plus célèbres, Wolfgang Köhler a placé une banane hors de portée des singes et leur a donné des caisses ou des bâtons. Après un certain temps d’expérimentation, les singes ont eu une sorte de « moment d’illumination » (ce que Köhler a appelé « Einsicht » (prise de conscience soudaine), souvent traduit par « compréhension soudaine » ou « insight » (en Français on pourrait traduire par « eureka !« ) où ils ont utilisé les outils à leur disposition d’une manière innovante pour obtenir la banane, par exemple en empilant les caisses pour grimper dessus ou en joignant deux bâtons pour étendre leur portée. Dans l’une de ces expériences, une banane était suspendue hors de portée du chimpanzé, et des bâtons de différentes tailles étaient placés à l’intérieur de l’enclos. Le singe devait comprendre qu’il pouvait utiliser le bâton pour atteindre la banane. Dans une variation encore plus complexe, le singe devait assembler deux bâtons de taille différente pour créer un outil suffisamment long pour atteindre la banane.

La résolution du problème par les Chimpanzés, n’est pas le résultat d’un apprentissage progressif par essais et erreurs, mais semblent être le fruit d’une compréhension soudaine de la situation.

Il ressort des expériences de Köhler plusieurs point : :

  1. Insight : Wolfgang Köhler a soutenu que les singes ne procédaient pas simplement par essais et erreurs, mais avaient une sorte de compréhension soudaine de la solution.
    Cela contredit l’idée que les animaux (et les humains) apprennent uniquement par association ou renforcement (Behaviorisme, qui se concentrait sur les comportements observables).
  2. Approche holistique : Les expériences de Köhler avec les singes reflétent l’approche holistique (qui s’intéresse à son objet dans sa globalité) de la Gestalt selon laquelle les êtres vivants perçoivent et interagissent avec leur environnement en tant que totalités structurées.
  3. Contre le behaviorisme : À l’époque, le behaviorisme, qui se concentrait sur les comportements observables et rejetait l’idée de pouvoir analyser les processus cognitifs internes, était dominant en psychologie. Les travaux de Köhler ont fourni des arguments contre une approche strictement behavioriste, suggérant que la compréhension interne joue un rôle dans le comportement.

Les grands lois optiques de la Gestalt théorie

Principe de Proximité

Les objets qui sont proches les uns des autres sont plus susceptibles d’être considérés comme faisant partie d’un ensemble que ceux qui sont éloignés.

Principe de Similarité

Les objets qui se ressemblent ont tendance à être perçus comme faisant partie du même groupe. Par exemple, dans une foule de personnes, nous pourrions regrouper instinctivement les individus portant des vêtements de couleur similaire. Les objets qui sont semblables dans leur forme, leur taille ou leur couleur, sont considérés comme appartenant à un ensemble.

Principe de Continuité

Notre esprit préfère voir des éléments qui suivent une direction continue plutôt que des éléments dispersés ou fragmentés.

Principe de Fermeture

Même si un objet est incomplet, notre cerveau le « complète » pour former une image complète. C’est pourquoi nous pouvons reconnaître des formes même si elles sont partiellement obscurcies.

Figure et Fond

Nous distinguons naturellement un objet (la figure) de son arrière-plan. Cependant, ce que nous percevons comme la figure et ce que nous percevons comme le fond peuvent changer en fonction de notre point de vue.
Le dessin du vase d’Edgar Rubin est probablement le mieux connu pour la perception figure-fond. La perception d’un vase ou de deux visages dans l’image ci-contre dépend de la direction d’affectation zonale de la frontière perçue entre les zones blanches et rouges. Si les deux bords curvilignes des zones blanches et noires sont dirigées vers l’intérieur, la zone centrale blanche est perçue comme un vase devant un fond noir.
Cependant, si les bords sont orientés vers l’extérieur, on perçoit deux visages rouges de profil.

Destin Commun

Les éléments se déplaçant dans la même direction sont perçus comme étant liés. Par exemple, un groupe d’oiseaux volant ensemble sera perçu comme une seule unité.

Pragnanz (Loi de simplicité)

Nous avons tendance à percevoir les objets de la manière la plus simple et la plus ordonnée possible, évitant les interprétations inutilement complexes.

Mise en pratique : La pareidolie

Vous connaissez tous cette situation : vous croisez un rocher d’une forme particulière lors d’une balade dans la nature. Vous voyez soudainement apparaître quelque chose de compréhensible intellectuellement. Il y a une apparition d’une forme signifiante, telle qu’un visage, un animal, un objet…
La paréidolie est la volonté du cerveau de trouver une forme intelligible, compréhensible et figurative à un stimulus visuel. C’est exactement ce que vous recherchez dans la forme des nuages. Cela montre de manière convaincante la perspective Gestaltiste de notre perception.

Exemples Concrets

Un exemple courant est le logo de FedEx. Si vous regardez attentivement entre le « E » et le « x », vous verrez une flèche, un exemple subtil du principe de fermeture.

Conclusion
La théorie de la Gestalt nous rappelle que notre perception du monde est complexe et nuancée. Au lieu de simplement traiter les informations visuelles comme une collection d’éléments individuels, notre cerveau organise ces éléments en structures cohérentes et significatives.
En comprenant ces principes, nous pouvons mieux apprécier la richesse de notre expérience perceptuelle.

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