Voici un retour sur la technique photo « strobist » utilisée pour le trail des Pieds Cloutés 2013.
Avant/Après… Il faut s’efforcer d’imaginer LA scène !
C’est vraiment LA difficulté de la technique strobist en « live compétition »… il faut vite se projeter et croire en son projet… pas facile en 15 minutes de construire une scène et d’imaginer le résultat final !
Pour construire cette scène j’ai utilisé 2 flashs cobra (580ex canon) et mon générateur Elinchrom RX Asymetrique. Les réglages des flashs se font manuellement (aucun automatisme type ETTL…).
A la recherche d’un terrain… idéal !
Tout d’abord, il me faut repérer une zone qui réponde à mes attentes. Cela parait simple au primo abord mais c’est réellement plus compliqué… Ainsi, il faut vraiment calculer la trajectoire du coureur et les angles de vues possibles (contre-plongé, premier plan, montée, descente, courbe…). Pour choisir ces paramètres, il est fortement conseillé de connaitre la pratique… ça aide un peu… 😀
Pour ma part :
- J’aime les parties du parcours en descente
- je suis amoureux des vues en contre plongé
- j’adore les zones où je vais pouvoir poser mes trépieds (ça parait évident, mais en montagne, c’est une autre histoire…). Initialement je gérais la scène en solo… et au fil du temps, j’ai embauché un sherpa (Véro) :D. Une aide précieuse qui me fait gagner du temps dans mes réglages !
- je vénère mon grand angle et j’adore les zones qui permettent de l’utiliser
- I love… les ciels avec des nuages (plutôt sombres… c’est super ! ;-))
Imagination, créativité… projection… behind THE SCENE !
Sur le Trail des Pieds cloutés, (un aperçu de 2012) il n’y a pas de « grands paysages ». Je n’ai pas dit que c’était moche, je veux juste dire que le « gros » du parcours se fait en sous-bois.
Mon choix aura été de me tourner vers la technique strobist pour gommer l’arrière plan et mettre en valeur le coureur. Comment ?
Sans l’utilisation du flash, flouter l’arrière plan se joue avec le diaphragme, la focale et la distance de mise au point. Je ne développerais pas ici ces aspects techniques.
Mais ici, je veux utiliser un objectif « grand angle » pour donner un effet plus dynamique à la photo. En décodé, je veux que le coureur me marche sur l’appareil photo ! 🙁
Avec un objectif « grand angle » on obtient un effet dynamique du coureur… mais en aucun cas une faible profondeur de champs (flou d’arrière plan)… Pour palier ce problème, ma technique est de doser/mixer la lumière ambiante (naturelle) et la lumière du flash (artificielle).
Mouais… lumière artificielle… c’est encore un truc « Chinois » ça !!! ;-).
Ben NON… C’est tout ce qu’il y a de plus naturel ! Aujourd’hui on fait des flashs et des modeleurs (boites à lumière) qui offrent un qualité de lumière exceptionnelle.
L’avantage ?! c’est que cette lumière on peut la contrôler et la diriger là où on le souhaite !
Problèmes techniques – flash en MANUEL !
L’utilisation du flash déporté, c’est bien, mais il existe une contrainte technique : la vitesse synchro flash/boitier. Pour faire simple votre flash fonctionne à sa pleine puissance jusqu’à une vitesse maximum de 1/250 s. Pour certains boitiers : 1/320 s.
Au delà de cette vitesse, vous avez un voile noir qui s’affiche sur votre photo ! 🙁 Dans l’exemple ci-dessous, j’ai involontairement touché la molette de mon reflex avec pour conséquence le changement de ma vitesse qui à l’origine était calée à 1/250 s… Dans les 2 images suivantes on est à 1/320 s… et patatra… un bandeau noir apparait sur l’image 🙁
Bon ok ! 😉 1/250 s… je n’oublierais plus de « locker » les réglages sur le reflex ! Oui mais voilà… 1/250 s pour la photo de sport c’est plutôt lent… hein ?!
Ça sent le flou de bougé à cause d’une vitesse trop lente… Mais NON, je t’ai déjà expliqué plus haut : c’est la vitesse d’éclair et la puissance du flash qui « figent » l’action ! (ha… non… j’te l’avais pas dit ?! :-))
Il existe bien des déclencheurs radios permettant de s’affranchir de cette vitesse synchro 1/250 s… mais on perd énormément en puissance du flash…
Dernier point technique, comme je l’ai dit plus haut je cherche à minimiser la lumière ambiante d’arrière plan de la scène pour optimiser la lumière sur le sujet.
Rappel d’un point théorique : « La vitesse d’obturation n’a aucune influence sur l’exposition au flash« … en traduction la vitesse d’obturation sera votre arme pour laisser passer plus ou moins de lumière naturelle.
Le schéma d’éclairage
Je n’ai pas mis sur le schéma les puissances des flashs. A vous de jouer et d’inventer votre scène avec l’ambiance que vous voulez créer !
Au niveau des flashs cobra (canon580ex), je suis obligé de laisser les flashs en veille permanente, ce qui consomme beaucoup d’énergie. En effet, le flash commandé par radio ne se réveille pas automatiquement au pré-declenchement du reflex… Pour corriger ce problème, il faut utiliser une fonction (cfn) du flash forçant le flash à ne pas se mettre en sommeil (conséquence : ça bouffe les piles !)
Voilou, toute la difficulté est de réaliser ce type de dispositif en live lors des compétitions ! :D… Behind the scène !
Des « ch’tites » questions ?! j’veux bien essayer d’y répondre.
Merci de partager ta passion et ta technique. Je viens de commander un SB700 pour mon Nikon et vais donc entrer dans le monde de la lumière artificielle ( de laquelle je ne suis pas à priori fan mais comme on ne peut pas déplacer le soleil….)
Merci 😉 Moi non plus je n’étais pas fan du flash… mais alors pas du tout fan ! pas du tout !!! progressivement je suis passé du mode automatique au mode manuel, du mode mono-source au multi-flash… bref il faut dompter la bête 🙂
Les mecs doivent quand même en prendre plein la figure quand mème …
tu accroches les cobras aux arbres ou tu as des pieds ?
en tout cas, je me régale en te lisant.