Un plan-séquence est une séquence composée d’un seul plan, restitué tel qu’il a été filmé, sans aucun montage, plan de coupe, fondu ou champ-contrechamp.

Très récemment le film 1917 du réalisateur Sam Mendes a utilisé cette technique immersive sur l’ensemble du film. Les puristes y verront en fait plusieurs plans séquences assemblés, mais on ne peut pas nier que la technique « plan séquence » rend dans ce film une émotion particulière grâce à l’IMMERSION que cela procure chez le spectateur.

Voici ce qui dit le directeur de la photo Roger Deakins au sujet du tournage.

« Vous faites de très longues prises, la plus longue était sans doute de 8 minutes 30, vous faites des mouvements de caméras délicats, les acteurs jouent et tout doit être synchronisé car c’est semblable à un ballet. Vous franchissez un obstacle, puis un autre, puis un autre, vous approchez de la fin de la séquence et vous vous dites « mince, j’espère que je ne vais pas tout foirer maintenant ! » car cela voudrait dire qu’il faut tout recommencer depuis le début. C’était un sacré voyage. »

Sam Mendes déclare : « chaque scène avait ses propres défis. C’était comme faire un mini film, puis lier tous ces minis films ensemble (…). Vous ne pouvez pas faire de montage, donc vous devez vous investir ».

La vidéos du making-of du film 😉

L’exemple qui suit montre qu’il est possible de réaliser un plan séquence en « boucle », c’est ce que réalise Stanley Kubrick dans Shining (1980) en utilisant la technologie steady-cam (parmi les premières utilisations pour l’époque) dans la scène du jeune Janny sur son tricycle roulant dans les couloirs de l’hôtel.

En plus de cela, l’immersion est renforcée par l’environnement sonore des roues sur les différentes surfaces de sol. Ceci rend assez compliqué le plan séquence, car c’est toute l’équipe qui doit suivre le sujet (preneur de son, cadreur).

Mais les plans séquences les plus célèbres dans le film Shining sont ceux de l’introduction du film, immergeant le spectateur dans un paysage magnifique avec en point de mire la voiture montant vers l’hôtel. Contradiction entre l’environnement sonore de la séquence apportant une forme d’angoisse et la beauté des paysages laissant planer un environnement à la fois « trouble » et « majestueux », où la route sinueuse transporte les personnages vers l’isolement de l’hôtel qui sera le point de basculement/non retour dan le film.

Évidement en 1980, il n’y avait pas de drone et j’imagine que la scène est filmée en hélicoptère. L’utilisation du plan séquence en intro du film permet à Kubrick d’immerger directement le spectateur dans la scène et pose la scène dans lequel le film va se jouer : Un lieu majestueux mais isolé de toute vie sociale, transformant la suite du film en forme de « huis-clos » de système fermé par l’environnement (la neige, les conditions météorologique).

On retrouve des plans séquences, plus récemment, dans les derniers reportages les « Routes de l’impossible« . Les documentaires sont  présentés avec des plans séquences volontairement « longs » et « lent » (notamment les derniers reportages) pour immerger le spectateur dans la beauté des paysages de ces routes.
La suite du reportage alterne avec des plans d’actions zoomant sur le récit de vie de « l’acteur » principal (le chauffeur), ses conditions de travail et le contexte des risques, pour très souvent revenir sur des plans séquences « drone » montrant alors toute la dimension surréaliste (comparativement aux conditions occidentales) de ces routes vitales pour les populations.
Ces reportages (télé) sont des merveilles 😉

Il est évident que la démocratisation des plans aériens grâce au drone permet de démultiplier assez facilement et à moindre coût ce type de plan « immersif« .

La suite sur la page « Le lab » 😉

 

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