En tant que processus, la photographie agit et fait réagir.

En premier lieu elle fait réagir le photographe qui analyse sa séance photo un peu comme un sportif analyserait sa performance motrice…

On pourrait se dire que la prise de vue sur un marché est assez « basique » (langage 😉 informatique) mais le contexte est en réalité exploité pour déclencher les imprévus.
Il est préférable d’aborder le marché sans « a priori » et en laissant opérer le hasard.

Je me situe ici dans un processus itératif, un « développement en spirale » ou un élément déclenche une idée, cette « idée »déclenchant elle même une autre idée… C’est un peu comme une peintre impressionniste et son tableau, couche après couche, le tableau prend forme, les formes et le relief de la toiles faisant émerger de nouvelles couleurs, de nouvelles taches, de nouvelles formes et de nouvelles perceptions de l’œuvre…

Dans le contexte du Marché de Saint Girons, il s’agit « d’exploiter » le lieu dans lequel se déroule une sorte de « programme informatique » (des micros actions), une succession d’actions ponctuées par des variables aléatoires : des imprévus.

(Série de photos sur : l’Équilibre 😉 )

Ces actions sont parfois comme des « boucles informatiques », c’est à dire qu’elles se répètent même si elles sont toujours ponctuées par le hasard. Les habitudes des uns et des autres diffèrent selon les heures… Certaines personnes sont matinales, d’autres attendent les premiers rayons de soleil, solitaire ou en famille, entre copain pour aller boire un café ou rapidement pour faire les courses de la semaine…

Chaque samedi le programme « marché de Saint Girons se met en route », les touristes, les habitants se donnent rendez-vous au marché.

J’exploite ce « programme » pour découvrir, saisir…et créer/transformer.

Quelle est la part du hasard ? quelle est la part de « l’accident » ? quelle est la part de l’erreur ? quelle est la part de l’errance ? dans la créativité photographique.

Dans une réflexion portant sur la découverte scientifique on parlera plutôt de sérendipité qui est, au sens strict original, la conjonction du hasard heureux qui permet au chercheur de faire une découverte inattendue d’importance et de l’aptitude de ce même chercheur à saisir et à exploiter cette « chance ».

Ce processus créatif en photographie permet de changer, modifier ou transformer la perception de la réalité. La créativité individuelle « croisée » avec la sérendipité c’est à dire l’aptitude à utiliser des éléments trouvés alors qu’on cherchait autre chose est une très bonne approche dans le domaine de la StreetPhotography. La scénarisation dans le cas de la photographie de studio est moine enclin à ce processus.

Dans le cadre de la créativité photographique le concept de sérendipité est intéressant.

Pour « prêter attention à … pour éveiller son étonnement…. pour chercher… il faut déclencher le programme et prêter attention aux éléments tels que le hasard, l’accident, l’erreur, l’errance … autant de facteurs déclenchant la créativité.

Dans un prochain article je vous parlerai plus précisément du processus de la créativité (ici l’article parle plutôt du contexte favorisant la créativité).
Je présenterai  l’expérience de Köhler (Psychologue Allemand). L’un des résultats les plus connu de Köhler est sa description du phénomène d’insight dans la résolution de problèmes chez le chimpanzé. Le résultat de cette expérience à tout particulièrement intéressé la sphère des sciences de l’éducation (essayant de répondre à la question : comment le sujet apprend ?) et du mouvement artistique, proposant une explication à travers le « tâtonnement expérimental« .
La psychologie de la forme (Gestalt Théorie) à ainsi mis en avant le « phénomène » d’insight, traduisez en Français par « Euréka ! », « j’ai trouvé !« … où la solution apparait « soudainement » à l’individu 😉

 

 

 

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